

Requête à la Cour des Aides1
Aimable Cour des Aides2,
Nos fidèles amis,
Venez, de grâce, à l’aide
De nos faibles maris ;
Ces pauvres magistrats,
Comme à leur ordinaire,
Remplissent mal, à notre avis,
Soit au Palais, soit au logis,
Leur petit ministère.
Vous croiriez plus de force
A nos fiers exilés ;
De cette belle écorce
Les voilà dépouillés.
Au Palais, comme ailleurs,
Malgré toute leur gloire,
Les exilés sont aussi mous,
Peut-être plus que les Maupeous ;
Vous pouvez nous en croire.
Quand le sel assaisonne
Les mets et les ragoûts,
La saveur qu’il leur donne
Flatte plus notre goût ;
Mais redoutant le feu
D’un piquant badinage,
Ils ont jugé fort à propos,
Dans leurs arrêts, comme des sots,
D’en proscrire l’usage.
Sur une autre denrée,
S’ils osaient établir
Un plus gros droit d’entrée,
Qu’ils auraient de plaisir !
Mais ils n’auront jamais
De puissance assez forte.
Nos chers amis, rassurez-vous,
Vous entrerez toujours chez nous
Sans payer à la porte.
Numéro $1435
Année 1777
Sur l'air de ... Bourgeois de Châtres
Description
4 x 9
Références
Raunié, IX,126-27 - F.Fr.13652, p.160-61 - Mémoires secrets, X, 191-92
Mots Clefs Requête facétieuse à la Cour des Aides par les femmes de parlementaires de Bordeaux