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Sans titre

Tenez, vla pourquoi je dansons

Et que je chantons des chansons,

C’est que le Parlement de France

Enfin va reprendre séance.

 

Tant qu’on le tenait en exil,

Je ne tenions que par un fil.

Je disions, on n’nous aime guère

Puisqu’on nous ôte notre père.

 

Stila que j r’grettions surtout

C’est Monsieur l’président d’Maupeou.

Celui qui rend mieux la justice

Mérite bien qu’on le chérisse.

 

Faut oublier les temps passés,

Le présent nous contente assez.

Pour que l’avenir soit semblable

Nouss donnerons le reste au Diable.

 

Qui s’sent morveux se mouchera,

Sa main n’est bonne que pour ça,

Et quand il en fait autre chose,

Ce n’est qu’aux sots qu’il en impose.

 

Voici, mes amis, entre nous,

Ce que j’devons faire tretous.

Buvons à la magistrature,

Espérons pour la prélature.

Numéro
$6796


Année
1754 Août




Références

F.Fr.10479, f°382 - Mazarine Castries 3989, p.423-30


Notes

Poème paysan