Réjouissance des habitants de Chantilly

à la naissance du petit prince de Condé

Compère, entre dans mon taudis,

Il faut percer mon bon vin gris,

Boire à notre Duchesse.

Elle vient d’accoucher d’un fils.

Morgué, quelle allégresse !

Lon la

Morgué, quelle allégresse !

On dit que c’est un bel enfant,

Et quoiqu’il soit aussi charmant

Que Madame sa mère,

Il a l’air d’être un jour vaillant

Comme son grand grand-père

Lon la

Comme son grand grand-père.

Fatigué que dans Chantilly

On fête avec charivari

L’enfant qui vient de naître,

Monsieur de Sarobert ravi

Fait péter le salpêtre

Lon

Fait péter le salpêtre.

On mettra partout des lampions

Pour enluminer les maisons.

Mais nous, en bons ivrognes,

Sais-tu bien ce que nous ferons ?

Enluminons nos trognes

Lon la

Enluminons nos trognes.

Il faut ébaudir nos esprits.

Lorsque les Condés ont des fils,

C’est une bonne chance.

Ils sont l’effroi des ennemis

Et l’appui de la France

Lon la

Et l’appui de la France.

Compère, fais comme je fais,

Puisque nous avons le cœur gai,

Faut le faire paraître,

Célébrons ce beau coup d’essai

Qui vaut un coup de maître

Lon la

Qui vaut un coup de maître.

Hâtons-nous de boire du bon

Et que chacun dans ce canton

Chante sur la verdure :

Voici le grand duc de Bourbon

Et sa progéniture

Lon la

Et sa progéniture.