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La Vertu du Régent

La vertu du Régent
La vertu de notre Régent
En tout se fait connaître ;
Il est savant, pieux, prudent,
Autant qu’on le peut être.
De l’Église il se rend l’appui,
Le jeûne l’incommode ;
Il nous fait tous jeûner pour lui :
La pieuse méthode !

Sénèque autrefois a prêché
Le mépris des richesses1 ,
Cela nous a-t-il empêché
D’en faire nos déesses ?
De notre Régent, prix pour prix,
La prudence est plus grande ;
Pour nous enseigner ce mépris,
Tous nos biens il demande.

Vous me direz que du Régent
La gloire serait ample,
Si, pour le mépris de l’argent,
Il nous servait d’exemple.
Il agit en vrai chrétien,
Ses bontés sont extrêmes ;
Il fait voir qu’il veut notre bien,
En dépit de nous-mêmes.

  • 1Dans plusieurs de ses écrits et notamment dans ses Lettres à Lucilius, le philosophe romain Sénèque revient fréquemment sur le mépris que le sage doit éprouver pour la richesse. (R)

Numéro
$0165


Année
1717 (Castries)




Références

Raunié, II,145146 - Clairambault, F.Fr.12696, p.223-24 -Maurepas, F.Fr.12629, p.29-30 -  F.Fr.9351, f°247 - F.Fr.12500, p.148 -  F.Fr.13656, p.119 - F.Fr.15152, p.203-04 - NAF.9184, p.39 - Arsenal 2975/3, p.83-84 - Mazarine Castries 3982, p. 257-258