

Noailles et Rouillé
Que l’ambitieux courtisan
Peste et crie contre le Régent,
Que tous les pairs soient en colère,
Que le Parlement boude aussi,
Que le traitant se désespère,
Cela ne fait pas mon souci.
Mais je vois impatiemment
En public danser le Régent,
Et, sans respect pour sa personne,
Tout promettre indiscrètement,
Prêt à changer ce qu’il ordonne
Si Noailles pense autrement.
Mais pourrait-il honnêtement
Être pour lui moins complaisant ?
Au bal1 il le nomme son maître
Et l’embrasse amoureusement ;
Il ne saurait trop reconnaître
Un si public attachement.
Ce second et petit régent
Jure à son prince à chaque instant
Qu’aidé de Rouillé, son confrère2,
Il va faire rouler l’argent3;
Mais voit-on quelqu’un qui l’espère
Et que l’on croie à son serment ?
Si le trop crédule Régent
Veut finir nos maux promptement,
J’en sais le moyen nécessaire :
C’est de chasser incessamment
Noailles et son cruel confrère ;
Car sans cela jamais d’argent.
Numéro $0105
Année 1716 (Castries)
Sur l'air de ... Rochelois (Castries) / L’échelle du temple Votre jeu fait beaucoup de bruit (Arsenal 3132)
Description
5 x 6
Références
Raunié, II, 28-29 - Clairambault, F.Fr. 12696, p.115 - Maurepas, F.Fr.12628, p.359-60 - Arsenal 2961, p.350-51 - Arsenal 3132, p.253-54 - Mazarine Castries 3981, p.406-07 - Lyon BM, MS 1673, f°63v (deux premières strophes)
Mots Clefs Régent, Noailles, Rouillé, finances