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Epigramme sur le régent

Épigramme sur le Régent1
Que vois-je ? en un clin d’œil, Seigneur, tu précipites
Ce géant qui voulait escalader les cieux.
Tu lui fais voir l’affreux bord du Cocyte.
Rompant de ses projets le cours audacieux,
Tu le renverses au milieu de sa course.
Les clameurs de ton peuple ont monté jusqu’à toi :
Accablé de malheurs qu’il croyait sans ressource,
D’un joug de fer il subissait la loi,
Quand tout à coup, sortant de ton ivresse
Tu frappas l’insensé qui bravait ton pouvoir ;
Et, déployant sur lui une main vengeresse,
Tu l’as fauché comme l’herbe du soir2 .
Ainsi l’impie, qui croit ta justice endormie,
S’en trouvera surpris au jour de ta fureur ;
Au milieu des plaisirs dont il file sa vie,
Le sort de Balthasar le comblera d’horreur.

  • 1Autres titres: Sur la mort du Régent (Arsenal 2962) - Réflexions sur sa mort (Arsenal 2976)
  • 2« On a remarqué qu’à l’instant où il expirait, les chœurs de l’Opéra chantaient : O destin quelle est ta puissance ! de Thétis et Pélie. » (Mémoires du marquis d’Agenson) (R)

Numéro
$0555


Année
1723




Références

Raunié, IV,274 - Clairambault, F.Fr.12699, p.67 - Maurepas F.Fr.12631, p.105 -  F.Fr.15152, p.206-08 - NAF 9184, p.40 - Arsenal 2961, p.434-38 - Arsenal 2962, p.199 - Arsenal 2976, p.5-6 - Arsenal 3132, p.664 - F.Fr.12800, p.163