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Sans titre

Étant près de Falaris,
Le Régent, peu complaisant,
S’écria : Trop vaste Iris,
Je n’ai rien vu de si grand
Que ton lan la landerirette,
Que ton lan la landerira.

A ce reproche la dame,
A ce borgne trop piquant
Lui répondit : Bourreau sans âme,
Je n’en dirai jamais tant
De ton lan la landerirette
De ton lan la landerira.

A Broglie1 il en a fait sa plainte,
Qui lui a répondu sans feinte :
Croyez-moi, plus tôt que plus tard
Faites-la mettre en compte en banque,
Pour en retrancher les trois quarts,
Elle oubliera ce qui vous manque.

  • 1« Les Broglie, dit Madame, étaient trois frères. Le premier a péri à l’armée ; le second était abbé, mais il a jeté le froc aux orties, le troisième, qui sert encore à l’armée est sous tous les rapports, un des cavaliers les plus estimables qu’on puisse voir ; mon fils ne l’aime pas autant que son polisson de frère parce qu’il est sérieux et nullement bouffon. Mon fils dit que lorsqu’il sort du travail, il a besoin de quelque chose qui le fasse rire et que le cadet Broglie est trop sérieux pour cela ; mais que l’aîné convient mieux pour rire à table et bourder à tort et à travers. » C’est donc de l’abbé de Broglie qu’il est ici question. Comme l’épigramme le prouve, il était justement renommé pour ses bons mots. Demandant un bénéfice au Régent, il lui disait bonnement : « Ne m’oubliez pas sur votre liste, je suis un bon diable » et il obtint l’abbaye de Saint‑Germain‑des‑Prés. C’est encore une plaisanterie qui lui valut l’abbaye du Mont‑Saint‑Michel. (R)

Numéro
$0409


Année
1720 / 1722 (Clairambault)




Références

Raunié, III,229-30 - Clairambault, F.Fr.12698, p.227-28 - Maurepas, F.Fr.1231, p.30-31 - F.Fr.13655, p.458