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Sans titre

Pleurez tous, gens de finance !
Vos plus beaux jours sont passés,
Le Régent veut que d’importance
Vous soyez enfin repassés
Et étrillés.

Bourvalais se désespère
D’être accroché le premier ;
Il voit venir l'heure dernière
Qui doit enfin l’associer
Avec Cordier.

Miotte choisit sa retraite
Dans le coin de son grenier ;
Cette inspiration secrète
Le rend à son premier métier
De palefrenier.

La Vieuville et son complice
Mourront tous deux de regrets
De rendre à madame Justice
Tous les gros pr fits qu’ils ont faits
Et l’intérêt.

En quelle place funèbre
Doiton pendre Le Normand ?
A cause de son nom célèbre,
La Croix du Tiroir1 est vraiment
Son monument.

Tout va reprendre sa place,
Le Régent nous le promet,
Mais, si chacun rentre en sa face,
Sur le pavé que de laquais
Grands et bien faits !

  • 1C’était une croix de pierre érigée au centre du carrefour formé par les rues de l’Arbre‑Sec et Saint‑Honoré on l’appelait aussi Croix‑du‑Trahoir. La meilleure étymologie paraît être celle de trahere qui indique également u lieu de supplice et un marché. (R)

Numéro
$0108


Année
1716 Castries)




Références

Raunié, II,33-34 - Clairambault, F.Fr. 12696, p 45 - Maurepas, F.Fr.12628, p.261-62 -  F.Fr.12673, p.191-94 - F.Fr.15131, p.65-68 - Arsenal 3115, f°146v-147r - Mazarine MS 2163, p.259-62 -Mazarine MS 2166, p.154-56 (incomplet) -  Mazarine Castries 3981, p.354-56 - Lyon BM, MS1673, f°108r-108v