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Épigramme

Épigramme sur le Régent

et sur la duchesse de Berry
Ce n’est pas le fils, c’est le père1 ,
C’est la fille et non pas la mère2 ,
A cela près tout est au mieux,
Ils ont déjà fait Étéocle,
Et s’il vient à perdre les yeux3 ,
C’est le vrai sujet de Sophocle4 .

  • 1Cette épigramme est de Voltaire, qui la composa avant l’accouchement de la duchesse de Berry. Le satirique se montra mauvais prophète, et l’enfant qu’il baptisait prématurément du nom d’Étéocle fut une fille. (R) Pomeau, (I,71) confirme l’attribution et croit qu’il s’agit d’une des poésies que Voltaire avoua à Beauregard avoir composées.
  • 2Saint‑Simon repousse les imputations odieuses fondées sur l’affection du Régent pour sa fille : « Le monde, dit‑il, s’était noirci de fort bonne heure d’une amitié de père qui, sans les malheureuses circonstances de cabales enragées, n’aurait jamais été ramassée de personne. L’assiduité d’un père malheureusement né désœuvré, et dont l’amitié naturelle et de tout temps trouvait de l’amusement dans l’esprit et la conversation de sa fille, donna beau jeu aux langues de Satan. »
  • 3Le régent était borgne et voyait assez mal de l’œil qui lui restait ; on craignait qu’il ne perdît complètement la vue. (R) M. le duc d’Orléans ayant déjà la vue fort basse, eut une fluxion sur les yeux qui fit craindre qu’il ne les perdît tout à fait, ce qui donna lieu à cette chanson. (Arsenal 2961)
  • 4Le sujet de l’Oedipe roi, que Voltaire devait bientôt reprendre dans sa tragédie d’Oedipe (1718). (R)

Numéro
$0112


Année
1716

Auteur
Voltaire



Références

Raunié, II,38-39 - Clairambault, F.Fr.12696, p.52 - Maurepas, F.Fr.12628, p.269 -  F.Fr.12673, p.247 -F.Fr.12500, p.401 -  F.Fr.15131, p.129 - F.Fr.15141, p.65 - Arsenal 2961, p.320 - Arsenal 2930, p.215 - Arsenal 3131, p.207 - BHVP, MS 551, p.325 - BHVP, MS 580, f°65v - Mazarine, MS 2163, p.311 - Mazarine MS 2166, p.10 - Besançon BM, MS 561, p.62 - Lyon BM, MS 1552, p.201 - Lyon BM, MS 1673, f°64v - Toulouse BM, MS 855, f°105r - Oeuvres complètes de Voltaire, IB, p.402