Sans titre
Le sens et la raison
Ne règnent plus en France.
Ils sont hors de saison,
C’est le siècle d’enfance1 .
Sais-tu du Parlement
L'histoire lamentable ?
C'est pour un mandement
Fait au sortir de table.
Vintimille bénin
Valet des jésuites
Signa, cuvant son vin,
Cet oeuvre diabolique
Le mandement connu
Fait la grande querelle.
Pucelle, homme ingénu,
Fait éclater son zèle.
Le jésuite Périn
Va prêcher dans la ville.
Adieu l'amour divin,
Et le saint Évangile.
Gilbert et de Fleury
Pour rompre le silence
Aux chambres assemblées
Dénient la compétence.
Portail, homme à demi,
En grande décadence
Du mandement proscrit
Va faire confidence.
- 1Ne figure que dans Clairambault F.Fr.12704
Clairambault, F.Fr.12704, p.99-118 et 340-41 - Maurepas, F.Fr.12633, p.181-83 - F.Fr.12674, 455-518 - Arsenal 2931, f°194v-204v - BHVP, MS 658, p.276-300 - Mazarine, MS 2164, p.390-91 - Mazarine Castries 3985, p.5-13 et 212-250 - Lyon BM, MS 1553, p.28-31
Datés de 1731 par le manuscrit Castries et de 1732 par Clairambault, il existe une très importante série de poèmes fondés sur le timbre de l’Allure dispersée dans les chansonniers. On les trouvera, pour le plus grand nombre, regroupés aux $1727-1736, 5428-5435, 6138-6140, ainsi qu’à $2802 et 3968. Ils relatent à leur manière le conflit du moment entre la monarchie et son parlement de Paris, ponctué d’arrêts, de remontrances, d’un lit de justice et, pour finir, d’une démission collective des magistrats suivie d’ordres d’exil pour les récalcitrants. Dans BHVP, MS 658, p.276-300, environ 150 couplets sur le modèle de l’allure, se succèdent à la file, alors qu’ils sont dispersés ailleurs de $1728 à $1736.