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Sans titre

Mon œil le reconnaît, c’est lui-même, c’est lui1
Qui de la vérité fut le plus ferme appui !
Ô toi ! qui dans ces lieux viens mettre pied à terre,
Trop heureux, ne pars pas sans contempler Voltaire !

  • 120 juillet 1781c. Extrait d’une lettre de Colonges, le 13 juillet. « Le village d’où je vous écris, est à cinq lieues de Genève, et est mémorable par le fait suivant. Voltaire passa ici il y a environ dix ans. Le même jour un habile peintre s’y arrêta. Cet artiste, ce qui est rare, n’avait sur lui ni pinceaux ni palette : le génie supplée à tout. Échauffé par la vue du grand homme qu’il rencontre, avec un charbon il le dessine sur le manteau de la cheminée d’une façon très ressemblante. Peu de temps après de jeunes étourdis méconnaissant le patriarche de Ferney, s’égaient sur sa figure grotesque, et allaient la défigurer. Ils portaient déjà leurs mains sacrilèges sur cette tête vénérable, lorsque l’hôtesse s’en aperçoit et leur crie : c’est Voltaire ! Frappés d’un respect religieux, ils s’arrêtent, et l’un d’eux prend la poste, vole à Genève, et amène un vitrier qui met le portrait à l’abri d’une pareille insulte. Il est de grandeur naturelle, et peut-être le plus ressemblant qu’on ait. On a mis au bas ces quatre vers (M.).

Numéro
$2476


Année
1781




Références

Mémoires secrets, XVII, 290-91