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Le testament de Dorat

Le testament de Dorat1
Dorat mourant dit à sa belle amie :
Point ne souffrez quand je n’y serai plus,
Auprès de vous quelque brillant génie,
Aimable, gai, galant, tel que je fus ;
Vous m’aimerez, car votre sexe oublie
Et m’oublier ce serait perfidie.
Choisissez donc quelque esprit bien obtus,
Un pédant froid jouant l’étourderie,
Un plat rimeur aux sifflets endurci
Un sot enfin… La belle a pris Boissy2 .

  • 128 octobre – Entre les diverses épigrammes lancées par les deux adversaires dont on a parlé, voici la plus saillante. Elle est de M. Guinguené et intitulée Testament de Dorat (M.).
  • 2C’est M. Laus de Boissy qui a remplacé de toutes les manières M. Dorat auprès de la comtesse de Beauchaarnois. S’il n’est pas aussi bon poète que son prédécesseur, s’il n’a pas tous les agréments de son esprit, il vaut que lui d’un autre côté qui n’est pas le moins intéressant. Il y avait beaucoup de prétendants à ce poste, M. Ginguené était à la tête. On se venge du choix de la belle Dame par des épigrammes sans nombre. Voici la moins mauvaise et la plus méchante.

Numéro
$2457


Année
1780

Auteur
Guinguené



Références

Mémoires secrets, XVI, 38 - CSPL, t.X, p.291-92 - Choix d'épigrammes, p.200