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Sans titre

Entonnons les litanies

Des femmes de qualité,

Pleines d’aimables folies,

Compagnes de leur beauté.

Fuyons toutes calomnies,

Présentons la vérité.

 

Il en paraît à tout âge

S’ébattant joyeusement.

Au charmant Dieu Cocuage

Sacrifions tendrement

Et souvent plaçant en gage

Le cœur de plus d’un amant.

 

D’abord entrent dans la danse

Les princesses vivement

Possédant par excellence

Un très chaud tempérament,

Connu par expérience

Assez généralement.

 

Celles dont le vieux plumage

Interdit l’accouplement,

Dont on ne fait plus usage

Avec juste fondement,

Se mêlent d’entemettage

Et l’exercent savamment.

 

Elles rassemblent chez elles

Pour attirer les chalands

Les plus fringantes donzelles

Dignes d’agiter les sens

Qui sans être trop cruelles

Couchent avec leurs galants.

 

Après viennent les Duchesses1

Qui n’en cèdent pas leur part,

Mais de si nobles maîtresses

Employent un plus grand art.

Elle placent sous leurs fesses

L’outil de Frère Frappart.

 

Pour vous, Comtesse ou Marquise,

Sans vous soucier du rang

Vous baisez à votre guise ;

Recevez bien tout venant

Et ne lâchez jamais prise

Quand vous l’avez bien avant.

 

Tirons un trait de morale

De cette belle chanson ;

C’est une ample cathédrale

Qu’un con de condition ;

Ma partie génitale

Donne la pomme à Manon.


  • 1C’est un très ancien privilège des duchesses de mettre sous elles leur ouvrier chevaucheur lorsqu’il n’a pas l’honneur d’être titré.

Numéro
$6776


Année
1750




Références

Mazarine Castries 3989, p.364-67