

Remontrances de saint Louis au Parlement
De par tous les amis du trône,
Aux gens tenant le Parlement
Et respectant peu la couronne,
Saint Louis remontre humblement
Que ce n’est point l’usage, en France,
Que des sujets contre le Roi
Fassent, en réclamant la loi,
Acte de désobéissance1.
Qu’il est honteux que la balance
Du sceptre usurpant le pouvoir,
Ose, au mépris de son devoir,
Fomenter avec insolence
Des troubles dont la violence
A compromis la vérité ;
Qu’il est honteux que le silence,
Imposé par l’autorité,
Soit taxé par l’indépendance
De faveur et d’iniquité.
Que c’est un dangereux système
D’oser, chez un peuple soumis,
Se jouer du pouvoir suprême
Et lever sur le diadème
Le glaive effronté de Thémis.
Que ce système abominable
Ferait horreur à des Anglais ;
Qu’il paraît à tout bon Français
Une extravagance exécrable,
Digne de ces temps abhorrés
Où l’on vit un moine coupable
Séduit et poussé par degrés
Au forfait le plus détestable.
Que, pour obvier à ces maux,
A Bicêtre il faudrait conduire
Tous ceux qui s’efforcent d’induire
La France en des troubles nouveaux,
Et par quelques faibles cerveaux
Se laissent mener et séduire.
Telles sont, gens du Parlement,
Les vérités qu’en conscience
A cru, sur votre extravagance,
Devoir vous offrir humblement
Le plus grand Roi qu’ait eu la France2.
Numéro $1288
Année 1770
Description
6 strophes irrégulières
Références
Raunié, VIII,183-85 - Mémoires secrets, III, 1422-23
Mots Clefs A propos de l'affaire du duc d'Aiguillon, rappel au parlement de ses devoirs, propagande monarchique