Le Procureur général Joly de Fleury
Le procureur général Joly de Fleury1
Quel ministre des lois prend soin de leur vengeance !
Joly qui, par sa langue, en fut le défenseur,
Les fera par sa main respecter dans la France ;
Libertins, frémissez du choix de ce censeur !
Si sa voix fit toujours triompher l'innocence,
Et tira l'orphelin des bras de l'oppresseur,
Sa plume saura mettre un frein à la licence,
Et vous exterminer, parjure et ravisseur !
Partout, avec le fer dont l'arme la justice,
Ce zélateur poursuit les abus et le vice,
Et va porter contre eux la foudre des arrêts.
Ainsi d'un même essor, dans ces deux ministères,
Fondant sur chaque crime et percant leurs mystères,
Il remplira le nom de l'aigle du palais.
- 1La nomination d’Aguesseau au poste de chancelier laissa vacante la place de procureur général au parlement ; le Régent la donna à Joly de Fleury. « Ces deux choix, dit Duclos, furent d’autant plus applaudis que personne n’était en droit d’en être jaloux. « Joly de Fleury (1675-1756), d’une ancienne maison de robe, reçu avocat au parlement en 1695, était devenu avocat général de la cour des aides (1700), puis avocat général au parlement (1705), Il fut le premier magistrat qui eut l’idée d’étudier les anciens registres du parlement et d’y puiser d’utiles renseignements pour les questions de droit, de pratique judiciaire et d’histoire. (R)
Raunié, II,187-88
Paraît de la même main que $0177