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Les suites de la prise de Saint-Eustache

Les Suites de la prise de Saint-Eustache1
Grande est la dernière victoire
Du fameux amiral Rodney ;
L’univers en est étonné,
Saint-Eustache comble sa gloire :
Voyez quel bonheur est le sien,
Il a tout pris et ne tient rien.

Il était entré sans obstacle
Dans un fameux port hollandais,
Où chacun croyait être en paix.
Quel trait de valeur ! Quel miracle !
Voyez quel bonheur est le sien,
Il a tout pris et ne tient rien.

Pour montrer qu’en faisant la guerre
L’Anglais agissait galamment,
Il avait généreusement
Tout embarqué pour l’Angleterre ;
Voyez quel bonheur est le sien,
Il a tout pris et ne tient rien.

Tout le butin de Saint-Eustache
Que croyaient tenir les Anglais,
Repris par un brave Français,
Leur a passé sous la moustache :
Piquet l’a pris, Piquet le tient,
Et ce qu’il tient, il le tient bien.

  • 121 mai 1781a. Extrait d’une lettre d’Amsterdam, du 17 mai. « Nous sommes ici enchantés de notre liaison avec la France ; nous exaltons le règne de Louis XVI qui gouverne sans maîtresse, ce qui n’était pas arrivé chez vous depuis 140 ans. On boit dans nos compagnies publiques et particulières à sa santé, et ensuite à celle de M. de La Motte-Piquet. On chante continuellement des chansons à la gloire des Français ; le bas peuple, en langue flamande, les gens comme il faut, dans la vôtre. Voici une chanson faite récemment en l’honneur du chef d’escadre dont je viens de vous parler, et au sujet de sa capture du 2 de ce mois. Elle est maligne et gaie ; vous la trouverez digne de vos Collet et de vos Beaumarchais de Paris. » – Les suites de la prise de Saint-Eustache – Sur l’air : Il n’y a qu’un pas du mal au bien (M.)

Numéro
$2470


Année
1781




Références

Mémoires secrets, XVII, 181-82