Le Péril des princes
Le péril des princes1
Un meunier, à ce que l’on publie,
A deux princes chéris vient de sauver la vie.
Tous les deux allaient se noyer
En passant la Marne à la nage.
Le bonhomme qui, du rivage,
Les vit dans un pressant danger,
Dans le fleuve soudain court se précipiter
Et les tire de l’eau contre toute espérance2
.
C’est aimer son prochain, on ne peut le nier ;
Et si la charité, qu’on ne peut trop priser,
S’apprend dans le moulin, je pense
Qu’il est plus d’un évêque en France
Qui devrait se faire meunier.
Raunié, V,69-70 - Clairambault, F.Fr.12699, p. 506-07 - Maurepas, F.Fr.12632, p.7 - Chambre des députés, MS 1441, f°242 - Bois-Jourdain, III, 468
Sur le péril où s’exposèrent les Prince de Dombes et comte d’Eu en voulant passer la Marne en courant un cerf. Le meunier a eu 400 # de pension et ses garçons chacun 10 louis d’or. (Maurepas)