Sans titre
Monsieur le Prévôt des marchands
Ma foi, vous vous moquez des gens;
Votre Cérès au teint livide
Garde pour elle ses gâteaux,
Bacchus n'a que des tonneaux vides,
Mars mutilé tombe en morceaux.
Vous fîtes bien mieux l’an passé
Quand par vos soins fut dispensé
L’allégresse avec l’abondance.
Mais dans les fêtes d’aujourd’hui
L’on ne mange ni l’on ne danse,
Vous seul gagnez à tout ceci.
Le peuple, animal ignorant,
N’aperçoit ici que clinquant,
Mais j’admire votre sagesse :
Cet or qui paraît faux à tous,
En dépit d’eux par votre adresse
Devient un or très pur pour vous.
Barbier-Vernillat, III, 142 (couplet 1) - F.Fr.15142, p.157-58 - Barbier, IV, 220