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Epigramme

On s’étonne et même on s’irrite1
De voir encenser un butor2  ;
N’a-t-on pas vu l’Israélite
Adorer aussi le veau d’or ?
Un auteur peut sans être cruche
Enmécéner un la Ferté ;
C’est un sculpteur qui d’une bûche
Sait faire une divinité3 .

 

  • 1 - 2 octobre. M. Poinsinet, auteur de la comédie du Cercle, l’ayant fait imprimer avec une épître dédicatoire à M. de la Ferté, intendant des menus, pleine d’une basse et sordite adulation, on a fait l’épigramme suivante (M.).
  • 2 M. Poinsinet a dédié sa pièce [Le Cercle] à M. Papillon de la Ferté, intendant des Menus ; au style de sa dédicace l’on imaginerait que ce n’est point à M. Papillon de la Ferté, mais au duc de la Ferté (s’il y en avait encore un) que cette vile épître est adressée. Quelqu’un de mauvaise humeur, que la bassesse du protégé et la fatuité du protecteur ont révolté, s’est égayé aux dépens de l’un et de l’autre par le couplet suivant (Collé)
  • 3 Je ne sais point quel est le petit brutal qui a fait ce couplet, qui est très bien tourné, à l’exception du cinquième vers. (Collé)

Numéro
$2230


Année
1764




Références

F.Fr.13652, p.189 - Collé, II,378 - Mémoires secrets, I, 383