Sans titre
Certain auteur à la tête légère1
,
À l’air faquin, au front audacieux,
En pleine sérail l’autre jour voulant faire
de son sultan un éloge pompeux,
l’apostropha par ce trait de folie ;
Ô cheveux forts ! ô cheveux de génie !
Qui fut penaud ? le fade adulateur,
Car le sultan reprit : Mon pauvre ennuque,
Prends mes cheveux, fais-t-en une perruque
Puisque tu veux te donner pour auteur.
- 1 Un de nos beaux esprits, poète et fort original, disait l’autre jour à un homme du monde fort aimable et qui a infiniment d’esprit qu’il avait des cheveux de génie. Si cela était, dit celui-ci fort plaisamment à un compliment aussi extraordinaire, je vous en ferais faire une perruque. Cette plaisanterie a donné lieu à l’épigramme suivante.
CLG [éd.Kölving], II, 44