

Le lycée1
La Grèce n’eut qu’une Aspasie
Qui chérit la philosophie
Jusqu’au tombeau.
Qu’il était pauvre, ce Lycée !
Sa gloire sera surpassée
Par le nouveau.
Non, le Français n’est plus frivole ;
On démontre dans cette école
L’attraction.
tout le beau sexe s’amuse
Du carré de l’hypothénuse
Et de Newton.
Jadis une belle, en physique,
Ne connaissait qu’un point unique,
Vrai jeu d’enfant ;
Mais à présent elle compose
Et va remonter à la cause
Du mouvement.
Je vois ces femmes de génie
Étudier l’anatomie
En vrai savant.
Puis, dans l’usage de la vie,
En appliquer la théorie
En pratiquant.
Voulez-vous savoir la chimie,
Approfondir l’astronomie,
Et vous pousser ?
Allez aux écoles nouvelles,
Vous apprendrez ces bagatelles
Sans y penser.
Voyez Dunois, voyez Pompée
Voilà David, voici Poppée
Et Childebrand.
Passons à la guerre punique…
La lanterne qu’on dit magique
Instruit autant.
Si jamais, maître en l’art d’Homère,
Je peins la reine de Cythère
Et ses attraits,
Dans ce salon plein de modèles,
D’après Longin, d’après vos belles,
Je la peindrais.
Craignons qu’une jalouse fée
Bornant les sages du Lycée
Dans leurs projets,
Hors du giron de la science,
Ne les change par sa puissance
En perroquets2.
Numéro $1573
Année 1786
Sur l'air de ... Chanson, chanson
Description
8 x 6
Références
Raunié, X,205-07 - Mémoires secrets, XXXI,143-45
Mots Clefs Plaisanteries sur le Lycée, nouvel établissement d'enseignement général pour le beau monde