Aller au contenu principal

La Tolérance

La Tolérance.
Qu’en son faux zèle une prude est amère1  !
Damner le monde est un plaisir d’élus.
Mais le Sauveur à la femme adultère,
Dit sans courroux : « Allez, ne péchez plus. »
Telle est du ciel la sublime indulgence !
Il plaint l’erreur, il pardonne à l’offense ;
Il n’arme point ni le fer ni le feu ;
La pécheresse eut sa grâce accordée.
Mais qu’on suppose, à la place de Dieu,
Prude ou docteur, elle était lapidée.

  • 113 avril 1779a. On sait combien les femmes ont besoin d’indulgence aujourd’hui où les sociétés sont pleines d’arrangements particuliers, et où il n’y a pas de mari qui n’ait au moins un coadjuteur. Ces jours-ci une prude censurait le dérèglement général, et blâmait la facilité avec laquelle on s’y prête ; un poète a fait sur-le-champ cette épigramme contre le prédicateur en cornette (M.).

Numéro
$2445


Année
1779




Références

F.Fr.13652, p.458 - Mémoires secrets, XIV, 21-22