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Sans titre

Pauvres seigneurs du Parlement,
Je plains votre aventure,
Vous vouliez ôter le Régent1
Par bonne procédure,
Mais lui vous chasse sans façon,
La faridondaine, la faridondon,
Et l’on vous regrette à Paris, biribi,
A la façon de Barbari, mon ami.

Sans le secours de ses tuteurs,
Que fera le pupille ?
Vivent le roi et nos seigneurs !
Est un dicton de ville,
Car par vos savantes leçons,
L’État s’est toujours vu régi.

Témoin ce temps si regretté,
Temps heureux de la Fronde,
Où le bourgeois en sûreté
Pouvait faire sa ronde,
Par vos sages précautions,
L’abondance était à Paris.

Témoin le temps du Béarnais
Où votre politique
Fit triompher par ses arrêts
 La Ligue catholique.
A Larcher, ainsi qu’à Brisson2 ,
La faridondaine, la faridondon,
Le peuple fit un bon parti, biribi,
A la façon de Barbari, mon ami.

  • 1« Les politiques disent que cette translation n’a pas pour cause les derniers refus du Parlement, mais qu’il la faut placer plus haut, c’est‑à‑dire aux desseins d’âger le roi et de déposer le Régent, qui, se voyant obligé ou de faire sortir le roi de Paris, de peur qu’on n’abusât de sa présence, ou de faire sortir le Parlement, afin qu’on n’eût pas recours à lui pour exécuter ce dessein, a mieux aimé sacrifier le Parlement et l’envoyer hors Paris. Cela peut être vrai, car ce que le Parlement vient de faire, dans ses conférences et assemblées, ne méritait pas la peine de la translation, n’ayant opposé que des raisons très plausibles aux propositions et débouchements des billets. Il y a donc quelque autre crime caché. » (Journal de Marais) (R)
  • 2Le président Brisson et M. Larcher, conseiller, furent pendus par jugement des quarteniers ou plutôt de la populace, le 15 novembre 1591. (M.) (R

Numéro
$0379


Année
1720




Références

Raunié, III,196-97 - Clairambault, F.Fr.12697, p.403-04 - Maurepas, F.Fr.12630, p.246 - Arsenal 2961, p.618-20 - Arsenal 3231, p.523-24