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Anniversaire de l’indépendance américaine

Anniversaire de l’indépendance américaine1
Indépendance, indépendance,
Divinité des mortels courageux !
Tu peux seule remplir leur plus douce espérance
Et des Américains combler les justes vœux.
Accorde tes faveurs à leur haute vaillance,
A leurs mâles vertus, à leur persévérance ;
Viens seconder les efforts généreux
D’un prince bienfaisant, le bonheur de la France.

Chantons l’anniversaire heureux
De ce beau jour marqué par l’illustre alliance
Qu’admire dans son cœur l’Espagnol valeureux,
Et qu’aux siècles futurs nos arrière-neveux
Célébreront toujours avec réjouissance.

De la fortune on connaît l’inconstance ;
Un peuple qui défend ce bien si précieux,
La liberté, plus chère encor que l’existence,
N’est point découragé par des revers fâcheux ;
Il revient aux combats et sort victorieux.

Braves Americains, la sublime prudence
Et le génie ardent de vos chefs vertueux
Briseront à jamais votre joug odieux ;
De la postérité qu’ils reçoivent d’avance
L’hommage, la reconnaissance,
Et l’encens mérité qu’on doit aux demi-dieux.

  • 1« On a célébré le 5 du mois de juillet à Passy, dans la maison du docteur Franklin la fête de l’anniversaire de l’indépendance de l’Amérique. Elle a été des plus brillantes. Quarante couverts, festin somptueux, force santés, musique militaire, ensuite bal, etc. ; rien n’y a manqué. On avait placé au bout de la galerie où l’on mangeait le beau portrait en pied du général Washington que le marquis de La Fayette a rapporté de l’Amérique. La marquise, sa femme, fut l’ornement et l’héroïne, pour ainsi dire, de la fête et du festin. Le poète Hutry de la Société philanthropique de Philadelphie, qui est depuis longtemps en possession de faire les honneurs des hauts faits des Américains, avait composé à l’occasion de cet anniversaire un chant d’allégresse qui fut chanté par un coryphée insurgent et dont on distribua des copies dans toute la salle. L’auteur de la musique est anonyme. Le zèle, qui peut seul justifier de pareils vers héroïques, n’a pas pu parvenir à désarmer le sarcasme toujours prêt des habitants de Versailles. Aussitôt qu’on apprit à Versailles l’historique de cette fête, à laquelle il n’assista personne de marque, excepté Mme de La Fayette, on en fit des gorges chaudes dans nos sociétés de gaieté. » (Correspondance secrète de Métra.) (R)

Numéro
$1459


Année
1779




Références

Raunié, IX,216-18