Sans titre
Digne à jamais et de Rome et d’Athènes
Il réunit Numa, Pline et Solon;
D'un pôle à l'autre, il a porté son nom,
Et des humains, il a brisé les chaînes.
O Delaware! ô fortuné rivage!
Qui n'envierait et tes lois et tes mœurs!
La liberté, la paix et ses douceurs
Sont de Franklin le bienfaisant ouvrage.
Il affranchit cet immense hémisphère
Par son génie et ses mâles vertus,
Des rois, il vit les trônes abattus,
Aux immortels, il ravit leur tonnerre!
Plane sur nous, ombre chère et sacrée,
Verse en ces lieux l'esprit républicain,
Parle à nos cœurs... Tu le ferais en vain,
Si nos vertus n'assuraient sa durée.
Ce front, blanchi par les veilles profondes,
Que l'olivier le couronne en ce jour,
Et que nos chants d'allégresse et d'amour
Disent son nom et sa gloire aux deux mondes.
Barbier-Vernillat, III, 198-99