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Les Talents de Choiseul

Les talents de Choiseul1
Quand Choiseul2
D’un coup d’œil
Considère
Le plan entier de l’État,
Et seul, comme un sénat,
Agit et délibère ;
Quand je vois
Qu’à la fois
Il arrange
Le dedans et le dehors,
Je soupçonne en son corps
Un ange.
Serait-ce un Dieu tutélaire ?
Dans la paix et dans la guerre,
Ses traités
Sont dictés
Par Minerve :
J’admire en lui les talents
Que d’elle il obtint sans
Réserve.
A l’amour3
Tour à tour,
A la table,
Quand il trouve des loisirs,
Qu’il se livre aux plaisirs,
Il est inconcevable.
Du travail
Au sérail,
Vif, aimable,
A tout il est toujours prêt ;
Pour moi, je crois que c’est
Un diable4 .

  • 1Autre titre : Portrait de M. le Duc de Choiseul - « Jamais homme n’arriva plus à temps pour son bonheur et son éclat, lisons nous dans les Mémoires de Bezenval. Louis XV, par son caractère, sa faiblesse et par quelques qualités, fut précisément le monarque nécessaire à sa gloire. Sous Louis XIV, M. de Choiseul eut paru mesquin ; tout n’est que comparaison ; sous Louis XV, tout s’étant amoindri, jusqu’au trône même, il se trouva dans son cadre. » (R)
  • 2 Étienne‑François, duc de Choiseul, célèbre homme d’État français (1719‑1785), avait débuté par la carrière des armes et était parvenu au grade de lieutenant général, lorsque la faveur de Mme de Pompadour le fit successivement ambassadeur à Rome et à Vienne, ministre des affaires étrangères, de la guerre et de la marine. Pour l’époque à laquelle il vécut, ce fut un grand ministre. (R)
  • 3« Ce ministre, connu pendant sa jeunesse sous le nom de comte de Stainville, eut longtemps une sorte de célébrité dans le monde par son esprit, sa gaieté et un ton léger et présomptueux. Son talent pour le persiflage et les tracasseries qu’il avait excitées dans plusieurs sociétés avaient fait croire que Gresset l’avait eu en vue en traçant le caractère du Méchant. Il eut beaucoup de succès auprès des femmes, quoique son extérieur n’eût rien d’agréable. Il était d’une taille médiocre et sa figure pouvait être appelée laide, mais des yeux vifs et expressifs l’animaient, et des manières nobles, polies, audacieuses, donnaient à toute sa personne un caractère qui la faisaient distinguer et en dérobaient les défauts. » (Sénac de Meilhan.) (R)
  • 4Mémoires secrets, 16 mai 1762 L’abbé de L’Attaignant se déclare partout auteur de la chanson, et l’on infère de là avec raison que son dessein a été de louer de bonne foi.D’après Grimm qui reproduit aussi la pièce (V, 86) cette pièce serait de l’abbé de Voisenon. (R)

Numéro
$1200


Année
1762

Auteur
Lattaignant ou Voisenon



Références

Raunié, VII, 345-47 - F.Fr.13651, p.111-12 - F.Fr.15142, p.1-3 - Mémoires secrets, I, 73-74 - Grimm, V,86