sans titre
Ah, Rebel ! tu me portes malheur !
C’est toi-même, Francoeur1 ,
Qui cause ma douleur.
Ma chacone te sert de soutien ;
Mon récitatif vaut mieux que le tien. Bis
Va, demande à Roy
S’il se plaint de moi.
On sait que c’est de toi.
Je donne à mes amis
Tous mes airs gratis.
Ils sont chers à ce prix
Mais hélas ! on ne t’applaudit pas.
Mais hélas ! les tiens mauvais et plats
Ne réussissent pas.
Dieu du goût, viens, reconnais tes traits.
Viens sur moi seul épuiser tes bienfaits.
Sotte accolade !
Les deux petits chanteurs
Épargnez les auteurs.
Musique fade,
Vous causez des vapeurs.
Cherchez fortune ailleurs
Chez les opérateurs,
Dans les ruelles
Pour quelques péronnelles.
Croyez-moi, chantez.
Nous sommes rebutés,
Petits enfants gâtés.
Sotte accolade
De deux petits chanteurs
Épargnez les auteurs.
Ballet maussade,
Airs chétifs et mauvais
Vous semblez être faits
Pour déplaire à jamais.
Les essais
De nos premiers ballets
Échappés aux sifflets
Ont eu quelques succès
Grâce à vos poils follets.
- 1Rebel et Francoeur sont deux violons qui ont fait la musique (M.)
Mazarine Castries 3987, p.91-93