Chanson
Enfin, un Parlement tout neuf,
Qui vient d’éclore comme un œuf,
A déjà la science, Eh, bien !
De prendre des vacances.
Vous m’entendez bien.
Il est composé de vingt gens,
Tous très fripons et très méchants,
Compris l’avocat Nôtre, Eh, bien !
Qui vaut bien mieux qu’un autre.
Vous, etc.
Pour acquérir un tel honneur
On sait qu’ils ont vendu le leur.
C’est un grand sacrifice, Eh, bien !
Qui vaudrait des épices.
Vous, etc.
Pour les Chinois, il a fallu
Les ramasser où l’on a pu.
Ici, c’est un myope, Eh, bien !
Et là c’est un Ésope.
Vous, etc.
Ainsi, dans l’évangile, on lit
Que long des chemins on prit
Des gens sans nom, sans lustre, Eh, bien !
Pour un festin illustre.
Vous, etc.
Et pour achever le portrait,
Un d’entre eux, chargé d’un décret1
,
Parut comme à la salle, Eh, bien !
Sans robe nuptiale,
Vous, etc.
Mais le fera-t-on partir ? Non ;
Car pour le Conseil il est bon
D’avoir un tel apôtre, Eh, bien !
Ça console les autres.
Vous, etc.
Réjouissons-nous, mes amis,
Désormais on pendra gratis,
Et sans beaucoup de preuves, Eh, bien !
Pour faire des épreuves.
Vous, etc.
Tant pis pour le premier pendu,
Le second sera mieux pourvu.
Au défaut de science, Eh, bien !
Viendra l’expérience.
Vous m’entendez bien.
- 1Le Sieur Désirat, avocat (M.).
Mémoires secrets, III, 1488-89