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Sans titre

Noailles a fait pour l’ennemi

Un vrai pont d’or pour son passage1 ,

Car tu sais très bien, mon ami,

Qu’il n’est point fait pour le carnage,

Et grâce à Noaille,s à Soissons,

Charles et Louis se sauveront.

 

Si Noailles avait combattu,

Dieu quelle eût été la tuerie !

Tous vos projets étaient fichus,

Orgueilleuse Reine d’Hongrie,

Mais grâce à Noailles, à Soissons,

Charles et Louis se sauveront.

 

Ôtez le cordon bleu, grand Roi,

A ce général en peinture,

Ornez-le d’un sabre de bois ;

Il est fait pour telle parure,

Car grâce à Noailles, à Soissons,

Charles et Louis se sauveront.

 

Donnez à Monsieur de Soissons

Ce cordon et le chapeau même

Pour toutes ses sages leçons.

Ce prélat est digne qu’on l’aime,

 Car grâce à Noailles, à Soissons,

Charles et Louis se sauveront.

 

Louons à jamais ce dernier

Qui parla si bien au monarque,

Mais condamnons tous ce premier

Qui souffre que Charles s’embarque,

Car grâce à Noailles, à Soissons,

Charles et Louis se sauveront.

  • 1Cette chanson a été faite sur ce que le maréchal de Noailles a laissé repasser le Rhin au Prince Charles de Lorraine dont il pouvait ruiner l’armée ; il s’est contenté de bien fatiguer nos troupes inutilement. Aussi a-t-on brûlé son effigie de paille devant son hôtel à Paris, à laquelle on avait attaché deux épées de bois. On le dit révoqué ; il aurait dû l’être avant d’aller en campagne si on en avait voulu croire les soldats qui n’avaient nulle confiance en lui. On fait allusion dans ces couplets aux sages avis de M. de Soissons qui ont déterminé le Roi à renvoyer Madame de Châteauroux et à faire tous les actes d’un bon chrétien.

Numéro
$6627


Année
1744




Références

Mazarine Castries 3988, p.409-11


Notes

Une version courte en $7708