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Sans titre

Oui, Gossec1 , tu viens de confondre
L’étranger dont l’orgueil défiait les Français.
Instruit par sa défaite, osera-t-il répondre ?
Que son silence rende hommage à ton succès !
Mais est-ce assez d’avoir de l’harmonie
Dévoilé savamment les mystères divers,
Et longtemps de la symphonie
Épuisé les trésors, pour orner nos concerts ?
Non, non, prêtre de Polymnie,
Poursuis, remplis de ton génie
Le temple à son art consacré !
Peins la terreur, le choc des armes,
Les malheurs d’un peuple éploré,
La vengeance des dieux, le désespoir, les larmes
Des bergers, des amants, des héros et des rois.
Cette déesse, par nos voix,
Excite, échauffe ton courage ;
Qui pourrait-elle inspirer davantage
Que l’interprète de ses lois2  ?

 

  • 123 septembre 1781b. M. Gossec a encore répliqué au père Vito, et a fait une espèce de traité de musique à cette occasion. Un anonyme lui a adressé les vers suivants (M.).
  • 2Il est question, sans doute ici, de l’opéra de Thésée, dont M. Gossec a refait la musique, et qui doit être joué cet hiver. On prépare ainsi le public à l’admirer par cet éloge prématuré (M.).

Numéro
$2479


Année
1781




Références

Mémoires secrets, XVIII, 59-60