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sans titre

Tristes rimeurs qui pendant longues nuits

Par longs travaux nous forgez longs ennuis1 ,

Froids courtisans rebutés par les Muses,

Abandonnez les cours de leur hôtel,

Et Chez Lalain2 allez voir, pauvres buses,

Leur Almanach, au moins soi-disant tel.

Sans fatiguer enclume ni martel,

Sans hasarder ses vers parmi les vôtres,

*S**3 du moins ne veut être immortel,

Qu’en recueillant les sottises des autres.

  • 1L’Almanach des muses n’a jamais été plus mauvais que cette année ; et l’on ne peut que plaindre le rédacteur obligé de donner un volume composé souvent de si mauvais matériaux. Mais aussi pourquoi s’y engager ? Deux ou trois pièces exceptées, le reste n’est pas supportable. C’est ce qui a donné lieu à l’épigramme suivante, qui m’a paru d’une main exercée (La Harpe)
  • 2Libraire qui imprime l’Almanach des Muses (La Harpe)
  • 3Sautereau de Marsy, compilateur de l’Almanac (La Harpe).

Numéro
$5730


Année
1780




Références

La Harpe, CL, t.III, p.50-51