L’on doit à Monsieur Bauyn1
Quand un opéra change
On doit à Monsieur Bauyn
Un couplet qu’il mérite bien.
Dans ce fat, quel mélange
D’une folie étrange
Il se croit savant,
Il est ignorant
Et fait l’important.

Le pauvre monsieur Bauyn
Ne sait pas l’art de plaire,
Le pauvre Monsieur Bauyn
N’est qu’un bourgeois assez vain.
Aussi le militaire
Va chantant sans mystère
Quel impertinent,
Qu’il est malfaisant,
Le mauvais plaisant.

La femme à Monsieur Bauyn
Lui a fait une fille
Qui d’une adroite main
Attaquait toujours le prochain
Il n’était dans la ville
Petit maître ni drille
Qui ne prit, dit-on,
de cette guenon
le vilain menton.

Le pauvre Monsieur Bauyn
Alors voulut un gendre.
Le pauvre Monsieur Bauyn
Prit des bassets le plus vilain2
Quel secours pour la guerre
Que son père et son frère
Dès qu’on les verra
Chacun tremblera,
L’ennemi fuira.

Le pauvre Monsieur Bauyn
Veut traiter la princesse3
Ce seigneur châtelain4
De sa cour ignore le train
Car dès que Son Altesse
Aura tourné les fesses
Elle se rira
De ce bourgeois-là
Ou l’applaudira.

Adieu donc, Monsieur Bauyn,
Si vous n’êtes plus sage,
Adieu donc, Monsieur Bauyn,
Ma muse va toujours son train
Habitez le village
C’est là votre apanage
Comme un grimaudin
Dans le gaillardin
Vous ferez fort bien.

• 1M. d’Angervilliers, ministre de la guerre (M.).
• 2Le marquis de Ruffec (M.).
• 3Mlle de Clermont a été à Angervilliers.
• 4Châtelain, maître d'hôtel d'Angervilliers.