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Le Duc de Bourbon

Le duc de Bourbon
Lis des Condé l’illustre histoire ;
L’amour de l’État, la victoire
Leur acquirent un grand renom.
Tu hais la périlleuse gloire ;
Quitte ce respectable nom,
Tu déshonores leur mémoire.

Rongé d’une indigne avarice,
Par elle tu te rends complice
Des fureurs d’un monstre abhorré1 .
Tu chéris l’utile injustice ;
Comme Midas d’or altéré,
Puisses-tu trouver son supplice !

Indigne du nom que tu portes,
Digne de ceux que tu supportes,
Des Condé tu n’as pas un trait.
On te connaît fils de ta mère,
Son mari ne t’a jamais fait ;
Il faut que d’Antin soit ton père2 .

 

Enfin je ne puis me taire3

Tes conseillers, ton secrétaire

Font déserter les courtisans.

Nos voix le disent sans mystère :

Non, tu n’es point prince du sang,

Ton oncle est sans doute ton père.

  • 1Le duc de Bourbon-Condé qui donna un gentilhomme à Law pour le faire évader et sortir de la France et se déclara l'appui de la banque royale. (Lyon 1552)
  • 2Arsenal 2930, Arsenal 3116, F.Fr.12673, Toulouse BM ne proposent que la troisième strophe avec ces trois derniers vers: Tu n'es que le fils de ta mère / Et pour achever ton portrait / Tu ressembles à Dantin, ton père.
  • 3Tient lieu de troisième couplet pour BHVP, MS 554.

Numéro
$0387


Année
1720 décembre




Références

Raunié, III, 204-05 - Clairambault, F.Fr.12697, p.430 - Maurepas, F.Fr.12630, p.298 - F.Fr.12673, p.445 - Arsenal 2930, p.435 - Arsenal 3116, p.1 - BHVP, MS 554, f°345 - Mazarine, MS 2164, p.71 - Mazarine MS 2166, p.238 - BHVP, MS 547, (non numéroté) - Lyon BM, MS 1552, p. 448 - Toulouse BM, MS 855, f°191