Sans titre
De tout tenter j’ai fait serment1 .
Pour te montrer le chemin de Cythère,
J’ai négligé plusieurs amants.
Malgré ma force et mon tempérament,
Montmorency2 , tu m’as su plaire.
Pourquoi me faire languir si longtemps ?
Quand je fais tant que d’avoir un amant,
Je veux qu’on me serve à l’instant.
Réponse
De Quervilly les yeux charmants
M’ont fait souvent admirer leur puissance.
Je3 me suis dit dans ces moments :
Tu n’as ni force, ni tempérament.
Voici les jours où de l’absence
Il faut paraître à la belle inconstant.
Tire-t’en, Pierre, et bien tire-t’en, Jean,
Sauve les souçons d’impuisssant.
Le Périgny4 , fat, insolent,
Comme le sont toujours ceux de sa clique
S’en va dire à chaque passant :
De la Moisson je suis le seul amant
Si c’est l’esprit de la critique
Que vous cherchez avec empressement
Le voilà tout, le voilà justement,
Futur avorton d’intendant.
Ma foi, depuis plus de deux ans
Que je suis jeune et garde l’abstinence
L’on me donne deux seuls amants,
L’un5 est un fol, et l’autre*6 est fort méchant
Malgré son manque de constance
J’aime mon mari* très sincèrement.
Il est froid, il est toujours languissant,
Mazarine Castries 3988, p.366-67