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Sans titre

Maman Catin,

Le beau, le grand, le brillant rôle !

Maman Catin,

De régner sur son souverain !

Le grand monarque de la Gaule

Aux pieds de Madame d’Etiolles !

Maman Catin.

 

Maman Catin

Est le nom que je vous défère,

Maman Catin.

Moi, Louis de France, Dauphin,

Vous êtes maman, car mon père

Vous a mis aux droits de ma mère,

Maman Catin.

 

Maman Catin,

Par Catin votre nom j’exprime,

Maman Catin.

Car qui dit Catin, dit Putain,

L’un et l’autre sont synonymes

Et pour le sens, et pour la rime,

Maman Catin.

 

Maman Guenon,

La guenon est une femelle,

Maman Guenon,

Connue à Paris, au Japon.

Elle est en tout votre modèle,

Suffit donc que je vous appelle

Maman Guenon.

 

Maman Guenon,

Vraiment, vous me la baillez belle,

Maman Guenon.

Vous le prenez sur un haut ton.

Aujourd’hui vous êtes donzelle,

Demain vous serez maquerelle,

Maman Guenon.

 

Maman Guenon,

Lorsque Madame la Dauphine,

Maman Guenon

Cessera d’être de saison.

Vous viendrez, docte Messaline

M’amener quelqu’Étioline,

Maman Guenon.

 

En attendant

Dans cette cour, faites figure,

En attendant

De Satan soyez l’instrument.

Faites-y briller la luxure,

Bravez Dieu, les lois, la nature,

En attendant1 .

 

  • 1On entend bien que c’est le Dauphin qui parle dans toute cette chanson.

Numéro
$6762


Année
1749




Références

Mazarine Castries 3989, p.350-52