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Portrait de madame de Marville, fille de M. Hérault, lieutenant de police

Portrait de madame de Marville1

Fils de Vénus, daignez changer
La beauté qui m'enchante.
Le tourbillon est moins léger,
L'onde est moins inconstante.
Tout nouvel objet est le sien,
Pour la fixer, que faire ?
Sans vouloir s'arrêter à rien,
Elle veut toujours plaire.

Courir le bal et le sermon,
L'abbé, le militaire ;
Un philosophe, un papillon,
Un pantin, un Voltaire,
Tout amant lui devient égal ;
Ma peine est sans mesure,
Et je me trouve le rival
De toute la nature.

Amants, dans son volage coeur
Un jour vous aurez place ;
Goûtez promptement le bonheur,
L'instant qui suit vous chasse ;
Mais, flattés d'un espoir si doux,
Quelle erreur est la vôtre !
Quelquefois même son époux
Est traité comme un autre.

  • 1 - M. de Marville avait épousé la fille du lieutenant de police René Hérault. (R) - Ces couplets sont sur Mme de Marville, une des plus coquettes femmes de Paris.

Numéro
$1048


Année
1747 mars




Références

Raunié, VII,101-02 - Clairambault, F.Fr.12716, p.167-68 - Maurepas, F.Fr.12650, p.113-14 - F.Fr.13658, p.375-76 - F.Fr.13659, p.103-04 -  F.Fr.15151, p.122-25 - Mazarine Castries 3989, p.265-66