MademoiselleSallé
Sur Mademoiselle Sallé1
Sur la Sallé la critique est perplexe :
L’un croit qu’elle a fait maint heureux,
L’autre prétend qu’elle aime mieux son sexe ;
Un tiers répond qu’elle éprouve les deux.
Mais c’est à tort que chacun la dégrade ;
De sa vertu, pour moi je suis certain ;
Resnel2
nous dit qu’elle n’est pas tribade,
Grognet nous dit qu’elle n’est pas p…3
- 1 - Gentil-Bernard, qui avait été quelque temps l’amant de Mlle Sallé, danseuse de l’Opéra, rompit avec elle à son retour de Londres, où elle avait eu une conduite plus que légère, et ne lui ménagea pas les railleries. Voltaire disait à propos de cette pièce : « Je viens de voir une épigramme parfaite ; c’est celle de notre petit Bernard sur la Sallé. Il a troqué son encensoir contre des verges, il fouette sa coquine après avoir adoré sa déesse. On ne peut pas mieux punir ce faste de vertu ridicule qu’elle étalait si mal à propos. » Mlle Sallé était partie avec la ferme résolution de demander à son seul talent la fortune et le succès, mais sa vertu ne tint pas contre les séductions qu’elle rencontra. (R)
- 2C’est le marquis de Nesle qui passait alors pour l’amant de la demoiselle Sallé. (M.) (R)
- 3La Grognet était une danseuse de l’Opéra‑Comique qui l’avait accompagnée dans ses excursions en Angleterre (R)
Raunié, VI,163-64 - Clairambault, F.Fr.12706, p.33 - Maurepas, F.Fr.12634, p.24 - F.Fr.10475, f°337 - F.Fr.13659, p.382 -F.Fr.15147, p.349 - BHVP, MS 659, p.181 - Lettres de M. de V***, p.169-70
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