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La Campagne de Montesquiou

La campagne de Montesquiou1
Ah ! la belle campagne
Que fait Montesquiou !
Il part pour la Bretagne2 ,
Suivi de ses Poiloux,
Il arrive aux États précédé de ses gardes,
Gare, messieurs les Bretons !
Don don,
Voici votre Attila,la la.
Du gascon Dieu vous garde !

Entrant dans la séance,
D'un pas majestueux :
« Il faut votre finance,
C'est le vouloir des dieux.
— Accordez-nous du temps et soyez plus traitable. —
Nous boirons sur ce ton ;
On vous l'accordera,
Mais surtout longue table.

— Vous aurez longue table. —
Mais il faut de l'argent ;
Je serai peu traitable,
Si je ne l'ai comptant ;
J'ai lettres de cachet pour qui sera rebelle,
De plus un mousqueton,
Don, don,
Qui jamais ne rata,
La la.
Si l'histoire est fidèle. »

  • 1 Pierre, comte d’Artagnan (1645‑1725), l’un des plus vaillants soldats du règne de Louis XIV, fut créé maréchal de France après la bataille de Malplaquet ; et prit alors le nom de Montesquiou. (R)
  • 2« On avait fort travaillé à révolter la Bretagne en l’irritant et en la flattant sur ses anciens privilèges et sur les clauses de son contrat d’union à la couronne. La vérité est que la conduite du maréchal de Montesquiou, qui y tenait les États, avait contribué au même dessein ; le projet et l’exécution de la fameuse affaire de Denain, qui releva nos armes au plus rapide de leur déroute, avait montré qu’il était digne de commander les armées, mais nourri dans le bas toute sa vie, il ne sut vivre ni avec les Bretons, ni encore moins les gouverner. Il reçut toute la noblesse venue au‑devant de lui à cheval, dans sa chaise de poste, sans en descendre que dans son logis ; et environné d’elle pour aller de chez lui aux États, il la laissait à pied et se faisait porter en chaise. Ces procédés l’aliénèrent au point de le laisser seul et de chercher à le traverser en tout. » (Saint-Simon, Notes sur Dangeau) — Les États refusèrent le don gratuit, qu’ils avaient coutume de voter par acclamation depuis 1672, bien qu’on l’eût diminué d’un million. On fit marcher contre eux dix‑huit escadrons, et comme ils persistaient dans leur refus, le maréchal prononça leur séparation. (R)

Numéro
$0213


Année
1717




Références

Raunié, II,265-66 - Maurepas, F.Fr.12633, p.255-56