Sans titre
Où s’en va le fier Mailebois
Avec tous nos braves François ?
Il les mène sous Prague
Hé bien,
Pour y tirer la dague,
Vous m’entendez bien.
Tirer la dague ou le chausson,
Cela dépend de la façon
Dont s’y prendra le sire,
Hé bien,
Je ne sais trop qu’en dire,
Vous m’entendez bien.
S’il s’y prend comme en Corse il fit,
Je crains que tout soit déconfit,
Que comme en ce voyage,
Hé bien,
Tout ne reste au pillage,
Vous m’entendez bien.
J’augurerais mieux du guerrier
Qui va pour Broglie délivrer
Si l’on faisait la guerre,
Hé bien,
En Boême à coup de verre,
Vous m’entendez bien.
Mais comme en passant la Moldau,
On boit bien moins de vin que d’eau,
Gare le sort des autres,
Hé bien,
Et que tout n’aille aux peautres,
Vous m’entendez bien.
Braves lieutenants généraux,
De Balincourt, et vous Lutteau,
Qui marchez à sa suite,
Hé bien,
Veillez sur sa conduite,
Vous m’entendez bien.
De Montal, Philippe et Vaudry,
D’Epinay, Clermont, Louvigny,
Lautrec, et vous La Motte,
Hé bien,
Servez-lui d’antidote,
Vous m’entendez bien.
On dira le conseil des dix
A su vaincre nos ennemis,
Vous en aurez la gloire,
Hé bien,
Et le Roi la victoire,
Vous m’entendez bien.
Mazarine Castries 3988, p.97-99