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Mademoiselle Duparc et son notaire

Mademoiselle Duparc et son notaire
Sur un vélin aussi blanc que l’albâtre,
Belle Duparc, vous laissez à huis clos
Passer un acte à ce fin Monsieur Clos1 ;
Bailleur de fonds il a le privilège.

L’acte est-il bon, fait par un seul notaire ?
Ah ! croyez-moi, prenez vos sûretés ;
Comparaissez, de peur de nullités,
Par-devant Clos assisté d’un confrère.

Soyez au guet, s’il quitte une minute,
Au jeune clerc il faudra la donner
Pour l’expédier et collationner ;
C’est là son fait : Clos garde la minute.

Ce Monsieur Clos est, dit-on, l’un des aigles,
Mais quoiqu’il dresse assez bien l’instrument,
Confiez-moi votre pièce un moment,
Cela se peut sans déranger les règles.

Je suis ami de la vérité nue,
Clos ne veut pas que l’on se mette en frais
Il vous soutient que pour vos intérêts
Il n’est pas temps encor qu’on insinue.

De l’acte enfin aucun n’a connaissance,
Jusqu’à présent on n’a pu contrôler ;
Par représaille est-il bien de voler
Des droits acquis à la haute finance ?

  • 1Notaire très épicurien, grand amateur des belles ; le conseil, l’ami, le consolateur des impures ; d’ailleurs, riche comme il faut l’être pour soutenir l’éclat de qualités aussi respectables. (M.) (R)

Numéro
$1425


Année
1776




Références

Raunié, IX,111-12