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Sans titre

Arrête ici, passant, connais à la vengeance1
Cérès, qui de ses dons avait comblé la France.
D’un spectacle effrayant viens repaître tes yeux,
Contemple à ton loisir le Borgne ambitieux.
Des fureurs qu’exerça cette âme malfaisante,
Tu vois que la Nature, encore toute tremblante,
Dans la fleur de ses ans, par l’ordre du destin,
Du faîte des grandeurs le précipite enfin.
Aux bords de l’Achéron regarde-le descendre,
Où l’attend dès longtemps l’implacable Minos.
A ce juge infernal livré par Atropos,
D’un supplice éternel rien ne peut le défendre.
Son arrêt se prononce, et mon gendre Pluton,
Qu’en presse par mes soins ma fille Proserpine,
Ordonne que de Prince on en fasse un mitron
Qui sans cesse aux Enfers blute de la farine.

  • 1Epitaphe de M. le duc de Bourbon.

Numéro
$0913


Année
1740




Références

Raunié, VI,273 - Clairambault, F.Fr.12709, p.5 -Maurepas, F.Fr.12635, p.240 -  F.Fr.15149, p.396-97 - F.Fr.15231, f°274v