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Le duc de Bourbon parle

Le duc de Bourbon parle

je n’ai qu’un œil, je suis d’humeur farouche,
je suis traître aisément.
Depuis longtemps mon impudique couche
Profane un sacrement.
Quoique je sois descendant d’un grand prince
Mon mérite est mince
A moi,
Mon mérite est mince

J’ai de l’esprit, en moi chacun admire
Les traits de la beauté.
Dessous mes lois je réduis un empire
Jusqu’à la pauvreté.
Et je ne crois malgré le molinisme1
Qu’au seul putanisme,
Moi, qu’au seul putanisme.

Ma mère fut baisée et rebaisée2 ,
Ce fait est très connu
A ses amants, docile et fort aisée,
Elle levait le cul.
De la défunte en reprenant la place
Je vais sur la trace,
Moi,
Je vais sur la trace.

Le mouvement du cul de ma cousine
M’a rendu magistrat3
S’il vient au point du cul de Messaline
Je règlerai l’Etat
Vive le cul de ma belle parente
Il vaut une rente,
Lui,
Il vaut une rente.

Filles sans bien qui faites votre étude
De plaire aux jeunes gens,
Plein de bonté, rempli de gratitude
Je deviens obligeant
Pour honorer ma rente et ma race
Je vous ferai grâce,
Moi,
Je vous ferai grâce.

 

  • 1Le Père Beringhem, jésuite, son confesseur (M.).
  • 2Mme de Pléneuf (M.).
  • 3Ravot d’Ombreval, lieutenant de police, par le crédit de Mme de Prie, sa parente (M.).

Numéro
$3603


Année
1724 (Castries) / 1725




Références

F.Fr.15132, p.73-75 - Arsenal 2931, f°79v-81r - Arsenal 3116, f°50r-50v - BHVP, MS 658, p.34-35 - Mazarine, MS 2164, p.171-73 - Mazarine Castries 3983, p.441-45 - Toulouse BM, MS 856, f°83r-84v