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Le duc de Bourbon

J'augure un grand malheur1
De l'astre malin qui nous lorgne ;
On nous ôte un inspecteur,
Et l'on nous donne un mauvais borgne.

Jurer, blasphémer, parler haut,
N'aller que par bonds et par sauts,
Aimer le vin et la femelle,
Tuer les hommes et les chevaux,
Agir et parler sans cervelle ;
Grand Dieu ! pour le roi quel modèle !

Bourbon, d'où te vient ta folie?
Qui t'a donc fait naître l'envie
D'impétrer l'éducation
De Louis quinze, notre sire ?
Saistu que cette fonction
Demande au moins qu'on sache lire2 ?

  • 1Sur le changement de monsieur le duc du Maine lorsqu'on lui ôta le soin de l'éducation du roi, au mois d'août 1718 (Arsenal 2961)
  • 2Au lit de justice, « M. le duc présenta sa requête, qui était toute préparée, pour demander, en qualité de premier prince du sang, la surintendance de l’éducation du roi, que l’on avait donnée à M. le duc du Maine, lors du lit de justice pour la Régence. Cela fit du murmure, parce que M. le duc du Maine est un prince très sage et très estimé. » (Journal de Barbier.) (R)

Numéro
$0311


Année
1718




Références

Raunié, III,78-79 - Clairambault, F.Fr.12697, p.105 - Maurepas, F.Fr.12629, p.328 - Arsenal 2961, p.500-01 - Arsenal 2975/3, p. 158 (couplets 1 et 2) - Arsenal 3132, p.383