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Sans titre

Voilà donc, Monsieur d’Orvilliers,

Comment vous cueillez des lauriers1  !

Circonspect amant de la Gloire

Vous avez raté la victoire !

Ce n’est pas à quatre-vingts ans

Qu’il faut se mettre sur les rangs.

Ne mêlez plus avec les flots

Les pleurs d’un père et d’un héros.

La mer, par un pareil mélange

Se trouble, et tout cela dérange

Son cours, sa révolution ;

Puis vos projets au diable vont.

Eh ! vite, monsieur Duchaffault,

Arrangez cela comme il faut.

Prouvez à la fière Angleterre

Que le vrai foudre de la guerre

Sera toujours l’unique bien

De ceux qui ne pleurent de rien2 .

  • 1On appelle M. d’Orvillers [rappelé en France sur demande de l’Espagne] le grand pleurnicheur, et l’on a fait à ce sujet les couplets suivants sur l’ancien air des Pendus. (Kageneck)
  • 2Voilà donc M. d’Orvilliers qui a perdu à la fois son fils, sa femme et sa réputation. (Kageneck)

Numéro
$6187


Année
1779




Références

Kageneck, p.29-30 - Mémoires secrets, 26 septembre 1779, t.VIII, p.335