

Vive les gueux1
Grâce à monsieur de Bernage,
On va bientôt
A maint joli pucelage
Donner l’assaut ;
Six cents, c’est le nombre heureux ;
Vive les gueux !
Pour entrer dans cette bande,
Chaque pasteur
A chaque fille demande
Son fréquenteur2 ;
Le mot est neuf et nerveux.
Deux cents écus font les dots
De ces tendrons,
Y compris habits et cottes,
Vins et dindons,
Et même les violoneux3.
Fais bien nettoyer les rues,
Cher Outrequin4,
De peur que nos prétendues
Par les chemins
Ne gâtent leurs souliers neufs.
Qu’il fera beau, ce me semble,
Voir en ce jour
Tant d’amants unis ensemble
Faire à l’amour
Un sacrifice joyeux
Pour contempler cette fête,
De l’Opéra,
Notre prévôt, bonne tête,
Régalera
Ce bataillon d’amoureux.
Sur un si louable exemple,
De nos deniers
A l’Hymen fondez un temple,
Gros financiers,
A nos dépens généreux5.
Vive monsieur de Bernage,
Et son conseil,
Vive ce prévôt si sage
Au teint vermeil,
Et pour terminer nos vœux,
Vive les gueux !
Numéro $1108
Année 1751 9 octobre (F.Fr. 10478)
Sur l'air de ... Vive les gueux
Description
8 x 5
Références
Raunié, VII,194-96 - F.Fr. 10478, f°645-646 - F.Fr.15155, p.73-77 - Arsenal 2964, f°79r-80v - BHVP, MS 661, f°137r-128r
Mots Clefs M. de Bernage, prévôt des marchands, 600 mariages célébrés lors des festivités pour la naissance du Dauphin,