Aller au contenu principal

Sans titre

Par Wissembourg, Londre et Paris1
L’on cherche une femme à Louis :
On ne sait pas qui la sera,
Alleluia.

Monsieur le Duc est fort fâché
De ce qu’on le croit empêché
Pour laquelle il entonnera.
Alleluia.

Il dit au roi : Prenez ma sœur ;
Elle est jolie comme un cœur ;
Bien mieux qu’une autre elle fera :
Alleluia.

Mais le roi n’a rien répondu
Par la crainte d’être cocu,
D’ailleurs le sang ne convient pas.
Alleluia.

Le ministre lui répliqua :
Aimez-vous mieux la Leczinska2
Que la France n’approuve pas ?
Alleluia.

Ou bien plutôt la d’Hanover3
Dont les parents sont en enfer,
Pour qui Rome ne dira pas
Alleluia.

Le roi répondit à Bourbon
En lui montrant les deux talons :
Pour moi Fréjus décidera,
Alleluia

  • 1Sur le mariage du roi (Clairambault)
  • 2« Voici une autre reine de France dont on parle : c’est la fille du roi Stanislas de Pologne qui a été détrôné et qui est à Wissembourg. Cette princesse a vingt et un ans, elle est bien faite et bien élevée ; son père est roi ou l’a été. Il fut élu après que le roi de Suède eut obligé le roi Auguste à renoncer, mais le roi de Suède ayant été obligé de fuir en Turquie, le roi Auguste est venu en Pologne reprendre sa place, a chassé Stanislas, et c’est sa fille qu’on destine au roi. Il est de la famille des Leczinski, et il n’y a guère eu en France de reine de cette sorte. » (Mémoires de Marais.) (R)
  • 3« On disait que le roi épousait la princesse Amélie, fille du prince de Galles, fils du roi d’Angleterre et duc de Hanovre. Elle n’a pas encore quatorze ans. » (Journal de Barbier.)Elle figurait avec sa soeur aînée, la princesse Anne, sur le rapport présenté au roi par M. le Duc qui avait formulé à leur endroit les observations suivantes : « Anne, fille du prince de Galles. — I5 ans. — Protestante. Il faudrait demander la conversion de la princesse. Cela pourrait s’obtenir, le duc de Hanovre étant le plus proche héritier. — Cette alliance serait avantageuse et amènerait l’alliance de la Hollande et de la Prusse. — L’Angleterre apaiserait l’Espagne. — On peut objecter : 1° les craintes de la catholicité, la princesse restera sans doute protestante au fond du cœur. 2° C’est un obstacle à la protection accordée au chevalier de Saint‑Georges. 3° Rome sera indisposée. 4° La reine protégera les protestants et les jansénistes. — Amélie‑Sophie‑Éléonore fille du même. — 13 ans. — Mêmes raisons. » (R)

Numéro
$0597


Année
1725 (Castries)




Références

Raunié, V,44-46 - Clairambault, F.Fr.12699, p.224-25 - NAF.2483, p.168 - Mazarine Castries 3984, p.19-20