Le mariage du roi
Le mariage du roi1
L’infante est partie, Dieu merci,
Disait le Duc au roi Louis2
;
Mais, sire, il faut être papa.
Alleluia
Vos sujets nous demandent tous
A voir un Dauphin né de vous
Et quelle reine on leur donnera3
.
Alleluia
Par Weissembourg, Londres et Paris4 ,
L'on cherche une femme à Louis;
On ne sait pas qui ce sera,
Alleluia
Monsieur le Duc est fort fâché
de ce qu'on le croit empêché
pour laquelle il entonnera
Alleluia
Si j’osais5
, je vous offrirais
Ma jeune soeur Vermandois6
Bien mieux qu’une autre elle fera
Alleluia7
Voulez-vous une d’Hanover
Elevée au sein de Luther
Pour qui Rome ne chantera ?
alleluia (Toulouse)
Si vous voulez la Stanislas
Que le royaume ne veut pas
Mieux que toute autre elle fera
alleluia.
Le roi lui tournant les talons
En cabriolant lui répond:
C'est Fréjus qui décidera
Alleluia. (F.Fr.15132)
- 1Autre titre : Sur le renvoi de l’infante venue pour épouser Louis XV (Castries)
- 2Le renvoi de l’infante d’Espagne, Anne Victoire, qui devait épouser Louis XV, fut décidé, au mois de mars 1725, par le duc de Bourbon, obéissant en cela à des motifs d’intérêt personnel qui ne furent un secret pour personne. (R)
- 3Le choix de la future reine de France n’était pas sans embarrasser M. le Duc, préoccupé avant tout d’affermir son pouvoir. Il chargea le comte de Morville de dresser une liste générale de toutes les princesses de l’Europe en état d’être mariées : elles étaient quatre‑vingt-dix‑neuf, dont vingt‑cinq catholiques, trois anglicanes, treize calvinistes, cinquante‑cinq luthériennes, et trois grecques. M. le Duc distingua dix‑sept des plus notables et les signala au roi dans un rapport où les noms étaient accompagnés de quelques annotations sommaires. (R)
- 4Les deux couplets suivants ne sont que dans Barbier-Vernillat.
- 5Il dit au Roi : Prenez ma soeur, / Elle est jolie comme un coeur, / Bien mieux qu'une autre elle fera / Alleluia (Barbier-Vernillat)
- 6M. le Duc avait un moment songé à donner au roi sa sœur, Mlle de Vermandois ; il fut détourné de ce projet par Mme de Prie qui ne trouva pas la princesse disposée à subir ses conditions. Il fut aussi question de Mlle de Sens : « On dit, écrit Barbier, que la politique de M. le Duc va jusqu’à marier le roi à Mlle de Sens, sa sœur. Cette princesse est belle, mais elle a vingt ans et par conséquent trop âgée pour le roi. Peut‑être a‑t‑on imaginé ce mariage sur l’intérêt que M. le Duc y avait parce qu’il deviendrait beau‑frère du roi, et conserverait par là et sa place de premier ministre, et la supériorité sur le duc d’Orléans pour le crédit et l’autorité. » Mais la marquise de Prie, qui craignait toujours d’élever dans la famille de son amant une rivale de son propre crédit fit encore avorter ce projet. (R)
- 7Si j’osais je vous offrirais / Ma jeune sœur de Vermandois / Mais son pucelage elle n’a pas, alleluia (Castries)
Raunié, V,43-44 -Maurepas, F.Fr.12631, p.246 - F.Fr.12674, p.46-47 - F.Fr.15132 - NAF.2483, p.169 - Arsenal 2930, p.474-75 - Arsenal 3116, f° 47v-48r - BHVP, MS 658, p.28-29 - Mazarine, MS 2164, p.153-54 (5 couplets) - Mazarine MS 2166, p.250-51 - Mazarine Castries 3984, p.17-18 (avec deux couplets supplémentaires) - BHVP, MS 547, (incomplet, non numéroté) - Toulouse BM, MS 855, f°207v-208r - Barbier-Vernillat, III, 91-92
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