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Amours du roi avec Mme d'Etioles

Pot-pourri1
Eh quoi, bourgeoise téméraire !
On dit qu’au Roi tu as su plaire
Et qu’il a comblé ton espoir ;
Cesse d’employer ta finesse.
Nous savons que le Roi ce soir
T’a voulu prouver sa tendresse
Sans le pouvoir.

Sur l’air : Aïe, aïe, Nannette.
D’Étioles va à la cour
Faire un voyage
Elle y fera naufrage
Nous la reverrons à son retour
Pour jamais renoncer à l’amour.
Plaignons, plaignons son sort funeste.
Après sa mort encore elle sera
Méprisée, délaissée, au diable ira
Pour avoir voulu faire cela.

Notre pauvre roi Louis
Dans de nouveaux feux s’engage
C’est aux noces de son fils2
Qu’il adoucit son veuvage3 .
Aïe, aïe, Jeannette, aïe, aïe

Les bourgeoises de Paris
Au bal ont eu l’avantage
Il a pour son vis-à-vis
Choisi femme de jeune âge4 .
Aïe, etc.

Le roi, dit-on, à la cour
Entre donc dans la finance ;
De faire fortune un jour
Le voilà dans l’espérance.
Aïe, etc.

  • 1sur les amours du Roi avec Mme d’Etioles, femme de M. Le Normand, Sgr d’Etioles (son nom de famille est Poisson) (M.).
  • 2Le mariage de M. le Dauphin, célébré le 23 février 1745 (M.).
  • 3On veut parler ici de Mme la duchesse de Châteauroux, sa maîtresse, morte au mois de décembre 1745 (M.).
  • 4Il y eut à Versailles un bal masqué dans les appartements du Roi au sujet de ce mariage (M.).

Numéro
$3299


Année
1745 mars




Références

Raunié, VII,53 (1er couplet) -Clairambault, F.Fr.12713, p.103-06 - Maurepas, F.Fr.12648, p.105-06 -  F.Fr.10477, f°233 - F.Fr.13659, p.77-78 - NAF.9184, p.548-49 - BHVP, MS 550, f°55r-55v - Barbier-Vernillat, III, 138-39


Notes

Les trois strophes sur le timbre Aïe aïe, Jeannette (ou Nannette) se rencontrent aussi isolées. Cf.$1020.