Vivat ! la fièvre est passée
Vivat ! la fièvre est passée1
Pardi, j’avons eu la poussée.
J’étions désolés sur ma foi,
Mais vivat ! la fiévre est passée,
Il se porte bien notre roi.
Çà, réponds-moi, fièvre maudite,
A qui livres-tu tes assauts ?
Quelle téméraire conduite
D’attaquer un jeune héros !
Vouloir d’une auguste personne
Faire bouillonner tout le sang,
Le sang des Bourbons ne bouillonne
Que dans la guerre en combattant.
Hé ! que servirait à la France
D’avoir connu ce royal coeur ?
Ce cœur qui fait son espérance
Alors aurait fait sa douleur.
Mais trêve ici de doléance !
Louis est en bonne santé,
Vous voità, bonheur de la France,
Vous voilà donc ressuscité !
Notre joie est pure et sincère
Tous les Français sont si contents !
Chacun croit recouvrer un père
Cependant il n’a que dix ans.
Les grands, les petits applaudissent
A ce roi qui fait leur bonheur ;
Grands et petits se réunissent :
C’est qu’il les a tous dans son cœur.
Tous les soirs nouveaux badinages ;
Ce sont des feux, ce sont des ris.
Ces feux sont de faibles images
Du feu dont nos cœurs sont épris.
Chacun de nous sans se contraindre
Saute à l’entour joyeusement ;
C’est les coeurs que je voudrais peindre
Ils tressaillent bien autrement2
.
Raunié, IV,65-67 - Clairambault, F.Fr.12698, p.100-01 - Maurepas, F.Fr.12630, p.433-34 - F.Fr.13655, p.495-96 - Mazarine Castries 3983, p.114-16