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Sans titre

Puisque pour notre roi chacun fait des chansons
J’avons même honneur qu’eux, si comm’eux j’en faisons.
Messieurs les biaux esprits pensiont ce qu’ils disiont
Nous autres je disons tout ce que nous pensons.

Louis, si je n’avons pas appris à rimer
J’ons un plus biau talent, c’est celui de t’aimer.
De son corps, de son cœur se sert un grenadier,
Un poëte avec ses vers ne te sert qu’en papier.

Un tas de chiens d’auteurs avec leur biau jargon
Débaptisent César pour te donner son nom,
T’appellent Titon, Titus, ils en auront des noms.
T’’es plus grand que tout ça, car ton nom est Louis.

De quoi se melions-ils de copier tes exploits ?
Voyent-ils comme nous le travail que tu fais ?
C’est à nous de jaser ; leurs sacrés gueux d’écrits
Valent-ils le proverbe qui dit : Vive Louis !

Sont tous des engeuseux quand ils t’avons chanté.
C’était moins pour ta gloire que pour leur vanité,
Pour afin qu’on leur dise, en vérité, monsieur,
Faut avoir ben d’esprit pour faire tout ça par cœur.

 

Numéro
$2791


Année
1745




Références

Maurepas, F.Fr.12648, p.435-36 - F.Fr.10477, f°241 - F.Fr.13658, p.67-68 - F.Fr.15158, p.30 - BHVP, MS 550, f°52v - Mazarine Castries 3989, p.161-63